J’écris ces lignes à l’heure où les français(e)s sont confinés chez eux afin d’endiguer la propagation du Coronavirus.
Pendant les semaines qui viennent de s’écouler nous avons assisté à des chutes vertigineuses dans les cours de la bourse avec à ce jour un CAC40 qui a perdu plus de 35% depuis le début de l’année 2020.
La question légitime que nous sommes en droit de nous poser est : cette crise va-t-elle dégénérer en crise économique et cela va-t-il avoir une influence sur les prix de l’immobilier ?
Tout d’abord il est bon de distinguer crises financière et économique : une crise financière a un impact sur les valeurs cotées en bourse et les institutions financières.
Une crise économique se traduit quant à elle par un ralentissement de “l’économie réelle” avec des baisses de production, ralentissement voir recul de la progression du PIB, fermetures d’entreprise et recrudescence du chômage.
Pour l’instant il est avéré que la crise financière est là.
Selon moi les indices vont continuer de chuter mais il est difficile de prédire jusqu’où (ma prédiction – si le confinement dure il se peut que nous passions sous la barre des 3000 points assez rapidement).
En ce qui concerne la crise économique, elle apparaît inévitable, du moins dans le court terme.
Une récession est déjà annoncée pour les 2e et 3e trimestres 2020. Reste à savoir combien de temps il faudra pour résorber la propagation du virus.
Si l’épidémie est rapidement endiguée, l’économie réelle ne sera sans doute impactée que dans le court terme.
En revanche il est à craindre des fermetures massives de TPE/PME si le confinement imposé se prolonge, ce qui pourrait avoir des conséquences funestes sur le marché de l’emploi et par répercussion sur le pouvoir d’achat des ménages.
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Quelles conséquences dans l’immobilier ?
Durant ces dernières années nous avons assisté à une accélération folle de la montée des prix de l’immobilier, notamment dans les grandes villes de France et leurs périphéries.
Il faut comprendre que cette hausse ne relève pas d’un phénomène spéculatif mais d’une demande réelle : les gens n’achètent pas dans l’espoir de revendre rapidement avec un bénéfice et nous n’avons pas d’énormes programmes de promotion
immobilière laissés vides comme cela a pu être le cas en Espagne il y a 10 ans.
Ainsi, même si la demande vient à chuter dans les mois qui viennent, l’offre reste insuffisante par rapport à la croissance démographique et il est peu probable que nous assistions à une chute des prix de l’immobilier.
L’immobilier commercial ?
Dans le court terme, si nous assistons à une fermeture massive des commerces de proximité qui n’auront pas réussi à survivre à la crise, nous risquons d’assister à une baisse importante des prix de l’immobilier commercial.
Cette baisse sera accélérée en cas de crise économique importante et durable.
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L’immobilier – valeur refuge ?
Dans les temps de crise, la pierre peut sembler être une valeur plus sûre et plus stable que les avoirs financiers et il se peut que nous assistions à un report de capitaux depuis les marchés boursiers sur l’investissement immobilier.
Un tel phénomène freinerait les éventuelles baisses.
Quid du crédit ?
Les hausses auxquelles nous avons assistées ont été largement alimentées par des taux d’intérêt historiquement bas.
L’évolution de l’accès au crédit immobilier représente un point clé dans la compréhension de l’évolution future des prix.
Si l’accès au crédit reste relativement aisé, je ne pense pas que nous assisterons à une baisse significative de la demande.
En revanche, si les taux d’intérêt remontent, cela pourrait freiner les hausses.
Les banques centrales européenne et américaine ont d’ores et déjà annoncé des baisses de taux afin de soutenir les économies, donc en la matière un changement radical paraît très peu probable.
Marchand de biens – quelles conséquences ?
Les marchés immobiliers réagissent lentement aux crises.
Il est très rare de voir des chutes de plus de 5% sur une année.
De plus, l’activité du marchand de biens s’inscrit sur un temps court : nous revendons en général les lots créés sur un laps de temps de 3 à 12 mois.
Dans le moyen terme, nous ne risquons donc pas de voir nos ventes fortement impactées.
Il se peut tout de même que nous assistions à une baisse de nos marges générée par la baisse des prix de vente dans le court terme.
Dans le long terme, une baisse des prix n’aura pas d’impact significatif sur l’activité, mais nous allons devoir être doublement vigilants sur les prix d’achats.
L’époque folle que nous venons de vivre, où tout s’achète et tout se vend à des prix délirants, est peut-être révolue…